College Druidique des Gaules

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Koridwen, Déesse-Mère

KORIDWEN, DEESSE–MERE

 

En celte, Kori ou Koré est une jeune fille, une jeune vierge, et dwen signifie sombre, noir. Koridwen est donc une « vierge noire » Toutefois, à l’opposé, il y a Koridwen et gwen signifie blanc, lumière, donc elle est aussi une « vierge blanche ».

 

Koridwen était une vierge noire mais avait un avatar en vierge blanche, la vierge qui enfanta Gwyon en avalant un grain de blé. Dana, ou Danna, ou Anna, la mère des dieux celtiques a un culte en Angleterre dans le Leicester sous le nom de « black-Annis », qui se pratique dans une grotte (1).

 

La Gaule vénère ces vierges mères, ces mères éternelles enfantant les dieux et les hommes. Le Christianisme naissant fait supprimer toutes les représentations païennes. Ces vierges noires sont donc vénérées en cachette, dans des grottes, des temples souterrains ou enfouies au lieu de leur culte. Mais le peuple ne sait pas prier s’il ne s’adresse à une représentation tangible, à quelque chose qui ait une forme matérielle.

 

En 835, le Concile de Paris blâme le pape pour cet interdit et, un peu plus tard, le pape Adrien autorise le « retour » des représentations chrétiennes » de cette vierge. Les églises romanes s’ornent de reproduction de la vierge marie tenant dans ses bras son enfant et c’est alors que réapparaissent toutes nos statues de vierges noires. On les trouve partout, même dans les arbres comme à Longpont ou à Meudon, ou encore en Bretagne, partout où elles avaient été enfouies, dans des grottes ou près des sources. Elles sont introduites dans les églises consacrées à la Vierge, elles attirent les foules, elles guérissent, elles font pleuvoir, etc… Les pèlerinages s’organisent. Sont-elles païennes ?  Sont-elles chrétiennes ? Même les statues récentes datant de la révolution n’ont-elles pas eu comme devancières et comme modèles Isis ou Cybèle ?

 

La Vierge-mère, la Déesse-mère, la Mère des dieux ou la mère de Dieu des chrétiens, a toujours été installée sur les lieux de puissantes forces telluriques, et la Vierge, le pied posé sur la tête du serpent (2), ne l’écrase pas, elle en prend la force tellurique, la puissance, la connaissance.

 

Qu’elles aient symbolisé la Terre-mère ou la Déesse-mère, tout au long des millénaires, elles ont représenté la Mère protectrice et divine, base de toutes les connaissances primitives. C’est une divinité féminine, une Vierge qui donne la connaissance de l’invisible, la Maïa, la Mare, la Mer, donc l’eau, le symbole de notre conscience. Réceptacle universel des essences et des formes, c’est le symbole du vase (3), du Graal ou s’élabore toutes choses, la demeure de toutes choses, le grand temple cosmique universel.

 

                                                                                                            Huguette COCHINAL

                                                                                                          Druidesse /I\ UXELLIA

                                                                                                       (décédée le 24 octobre 1992)  

 

 

 

(1)  le culte de Notre Dame de « dessous-terre »

(2)  la Vouivre des légendes populaires

(3)  la forme de l’utérus

 



15/05/2018
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