College Druidique des Gaules

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Polythéisme ou monothéisme

Les 3 grandes religions monothéistes : judaïsme, dont sont issus le christianisme et l’islam, sont des religions dites « révélées ».  Ces 3 religions se réclamant d’une source commune : Abraham, donnent une place prépondérante à la parole divine. Or, comment la parole divine s’est-elle révélée ?

 

Moïse (1) fit sortir les Hébreux d’Egypte vers 1250 av. J-C. Durant l’exode, Dieu parla à Moïse sur le mont Sinaï et ce dernier passa 40 jours à écouter « Yaveh » lui dicter les 613 commandements de la Torah, souvent résumés en « dix commandements » dictés à Moïse.

Pour les chrétiens, il y a plus de 2000 ans, le « verbe » s’est fait homme, il est la deuxième personne de la « sainte trinité », incarnée en Jésus Christ. Jésus se définit comme Dieu incarné en homme. Le message de Dieu est consigné dans la bible : l’ancien testament qui se rapporte à l’histoire de l’alliance entre Dieu avec son peuple « élu » les juifs et le nouveau testament qui concerne la nouvelle alliance établie par Jésus Christ.

Pour l’islam, le verbe s’est fait « livre » par la révélation du coran à Mahomet (2). En l’an 610 de notre ère, Mahomet eut une vision de l’archange Gabriel (3) (celui là même qui annonça à Marie, sa future maternité « divine ») qui lui transmit la parole divine, au cours d’extases, alors qu’il était en méditation dans une grotte. Mahomet se mit à prêcher la foi en un dieu unique : Allah (4). Ces enseignements ont été rassemblés par le coran.

 

Pour nous, les Celtes, le sacré ne se trouve pas dans une révélation. Dans une révélation, il y a rupture avec le passé jusqu’au moment où cette révélation est faite. De ce fait, le « vrai » est dit une fois pour toutes, ce qui, pour les Druides, est impensable. Les Druides sont les héritiers d’une longue tradition qui n’a ni de début ni de fin.

Le livre des Druides, c’est la Nature, dont l’homme est l’une des composantes mais pas le maître. L’homme fait partie de l’univers, il en est un élément indissociable et ne doit pas s’en couper. Cela est à l’inverse du christianisme par exemple, qui enseigne que Dieu a crée l’homme à son image et donc, que maître de la nature, il peut l’utiliser selon ses besoins et même, au delà de ses besoins.

 

Bernard de Clairvaux (Saint Bernard), ce Bourguignon qui connaissait la doctrine druidique tout en la combattant (au nom de sa propre religion) disait : « va dans la forêt, les arbres et les plantes t’enseigneront ce que tu ne pourras pas apprendre des maîtres du savoir ».

Les Druides n’ont pas érigé de temples, car le plus beau des temples est le grand sanctuaire de la nature. Le Druidisme est fondamentalement une « religion » de la Nature, d’une nature habitée par les dieux et les déesses. Les hommes ont créé les dieux et les déesses en donnant un nom aux forces de la nature et aux passions de l’âme. Ces divinités traduisent la peur et la crainte des forces de la Nature mais elles en sont aussi la personnification des aspirations spirituelles des hommes.

 

Les dieux et les déesses sont des émanations de l’Esprit cosmique. Parmi les dieux  citons : Belen (ou Belenos), dieu de l’esprit solaire (5) ; Lug (ou Lucellos),  représentant l’omniscience divine (dont on retrouve le radical du nom dont nombre de localités en France à commencer par la plus célèbre d’entre toutes, Lyon, Lugdunum à l’époque Gallo-Romaine) ; Teutates (ou Toutatis), le dieu protecteur ; Esus, dieu de la puissance combattante ;  Cernunos (au sommet du crâne, garni de bois de cerf) dieu de la force de la nature ; Vosegus dieu des Vosges (sur le mont Sainte-Odile, en Alsace, existe une enceinte mégalithique d’un développement de 10 km, appelée « mur païen ».

 

Les déesses ont aussi des noms multiples, à commencer par la Grande Déesse Mère : Ana ou Dana, elle est devenue Sainte-Anne ; Artio, la déesse ourse (d’ou dérive le nom Artus ou Arthur) ; Belisama, la très rayonnante, parèdre de Belen ; Brigid, un des noms de la déesse-mère en Irlande ; Divonna, la déesse des sources (qui a donné son nom à Divonne-les-Bains) ;  Korridwen, au Pays de galles ; Arduinna, qui a donné son nom aux Ardennes ; Epona, la déesse équine d’ou le nom de la ville d’Epone, dans le département des Yvelines (6).   Il est didactique de rapprocher ces noms multiples de la Grande Déesse aux divers adjectifs  ajoutés au nom de « Notre Dame » dans nos églises et chapelles, il s’agit toujours de la même Notre Dame mais dont les attributions varient selon les aspirations spirituelles des fidèles.

 

Le polythéisme est un voile qui devient plus transparent au fur et à mesure que le niveau de conscience de l’individu augmente, jusqu’à parvenir à la conception d’une puissance divine unique, cause première, origine de tout. Personne ne sait rien du DIEU suprême, si ce n’est lui-même. Il est appelé l’INCREE par la plupart des groupes druidiques actuels. Les émanations de l’INCREE sont les dieux et les déesses qui forment un panthéon varié. Un Dieu Incréé ne peut être représenté par une statue ; ce sont ses émanations qui sont ainsi représentées.

 

Pour le Druidisme, il y a un créateur, ce créateur résout la question du commencement. La croyance indo-européenne enseigne un DIEU cosmique qui se manifeste par des émanations. Il en est ainsi dans l’Hindouisme. Dans les temples aux Indes, le DIEU suprême porte le nom de BRAHMAN mais n’est jamais représenté, ses émanations majeures sont les 3 dieux de la trimourti (trinité) qui coexistent sur un même plan théorique : Brahma, Vishnou et Shiva.

 

Les adversaires du Druidisme ont forgé contre les adeptes de l’ancienne religion le mot « païen », qui vient du latin paganus qui vient lui-même d’un autre mot latin pagus qui désignait un petit village d’agriculteurs, ce que nous appellerons actuellement un terroir. Plus encore ce mot de païen est devenu une sorte d’insulte, c’est l’abruti, le retardé, qu’il faut absolument convertir de gré ou de force, le paganisme a aussi été associé à la sorcellerie. Les Celtes sont des païens, mais non des athées qui nient l’existence d’un créateur suprême. La religion des païens ignore les dogmes, elle n’enferme pas l’homme dans le carcan du pêché originel, l’homme est relié à l’univers, il fait partie du Grand Tout, il n’y a pas de coupure du lien organique avec le cosmos.

 

Le Druidisme tire don origine, comme toutes les traditions non révélées, des connaissances remontant aux premiers âges de la Terre. La voie orale, puis la voie écrite ont transmis la tradition celtique jusqu’à nous. Ce qui subsistait des doctrines ancestrales enseignées par les Druides a été écrit par les bardes d’Irlande et du Pays de Galles. Le Druidisme, religion de la nature, enseigne une philosophie spiritualiste évolutive, philosophie d’hier et de demain. Le Druidisme répond au génie de la Gaule et des Celtes, à l’esprit de nos ancêtres qui se réveille en nous, il reste le produit du pays d’où il a surgi. Pour les Druides contemporains, les préoccupations sont la quête spirituelle, la connaissance de la terre-mère, adaptées aux préoccupations de l’époque actuelle.

 

On ne se convertit pas au Druidisme, on y adhère. Il répond à un appel intérieur. Le Druidisme ne cherche pas à se répandre au delà de son territoire mais ne se refuse à personne. La tradition des Celtes s’est transmise et la diaspora celte s’en réclame à travers le monde.

 

                                                                                                               

                                                                                                  Druide /|\ VOSEGUS     

                                                                           Grand Druide du Collège druidique des Gaules

 

 

Commentaires du Druide /|\ Kadfeal sur ce texte

 

(1) Grâce à la découverte de la pierre de Rosette et sa traduction par Champollion, l’égyptologie à fait des progrès considérables dans la connaissance des mœurs et coutumes dans l’antique société égyptienne. Or, l’on sait maintenant que la vie à la cour de Pharaon était régit par un protocole et une étiquette de la plus grande rigueur. Il paraît inconcevable de croire qu’un nouveau-né inconnu, trouvé au milieu des roseaux du Nil par la fille, même préférée du souverain, ait pu recevoir une éducation et une importance telles que celles que Moïse semblait avoir eues. Il est beaucoup plus probable, que Moïse, Mose en égyptien, soit un membre très important de l’aristocratie de l’époque et peut-être même un prince de sang royal, apparenté au Pharaon de l’exode Ramses II., un cousin germain ou même un demi-frère. Du reste, le préfixe Mose apparaît dans le nom de plusieurs pharaons : Thoutmosis. Son antagonisme avec le souverain régnant aurait-il un fond religieux ? le Dieu auquel Moïse rendait un culte semble très proche de celui du Pharaon schismatique Akhénaton.

 

(2) Mahomet, par son mariage avec sa première épouse Khadija, de confession juive, avait donc une grande connaissance de cette religion.

 

(3) Gabriel (Djibril en Arabe), le messager divin.

 

(4) Ce nom provient du nom « EL » le dieu du ciel dans le panthéon Sumérien, Il est à noter que les anges ont pour la plupart un nom suivit de ce suffixe : MichEL, GabriEL, RaphaEL, IturiEL etc… A Ur, dont venait Abraham, le père de celui-ci était fabricant d’idoles.

 

(5) Belen est le nom donné à l’esprit solaire, à ne pas confondre avec Héol qui représente le soleil en tant qu’astre visible. Du reste le mot Noël, qui n’existe qu’en Français est une contraction du Gaulois Neos Heol qui signifie Soleil nouveau  ce qui correspond bien avec cette période de l’année.

 

(6) Comme Lyon ou Divonne-les-bains, de nombreuses localités ou lieux en France, tirent leurs noms de celui des dieux et déesses Celtes ou de termes Gaulois.

 



30/05/2018
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