Thèse sur les notions d'immortalité et de Cytraul à travers les Triades
Aux yeux du lecteur superficiel, les Triades apparaissent d’une extrême simplicité, mais, l’on s’aperçoit vite à la réflexion, qu’elles exigent de longues méditations, d’autant plus que certains éléments paraissent contradictoires. Mais, il faut se souvenir de leur long périple à travers le temps et l’espace, d’abord transmises selon la tradition orale par les Bardes, d’abord insulaires puis continentaux , elles cheminèrent de dialectes en dialectes locaux avant d’aboutir à une forme écrite encore influencée par la personnalité propre de leurs traducteurs, car, comme nous l’enseigne la triade 20 : « Chaque Être est unique et possède en propre une personnalité essentielle, ou âme, nulle âme n’est identique à une autre » Donc, au cours de leur longue pérégrination, les triades durent subir nécessairement des influences diverses, des modifications et même des altérations.
Devant cette situation, parfois quelque peu confuse, Paul BOUCHET, Grand Druide /|\ Bod Koad, opéra un classement afin de leur conférer plus de logique, plus de clarté et surtout les adapter à nos intellects actuels, sans en altérer le contenu essentiel. Mais, en dépit de ce travail, les Triades ne constituent pas une philosophie « prédigérée » elles exigent beaucoup de travail pour livrer le précieux trésor de leur sagesse, travail qui peut être comparé à celui des chercheurs d’or qui doivent remuer et tamiser des tonnes de sable de rivières avant d’en découvrir quelques pépites. Il nous incombe donc de dégager les précieux enseignements des scories accumulés au fil des siècles.
C’est ainsi que nous découvrons la notion de « CYTRAUL » (le néant) ou l’être « rebelle » à l’évolution pourrait choir et disparaître à jamais. Toutefois, il faut relever une différence de vocabulaire entre ÊTRE ou ESPRIT et ÂME, ce qui est clairement définie par la triade 26 comme la « PERSONNALITÉ ESSENTIELLE » D’ailleurs dans le préambule aux Triades de son ouvrage «Les Druides, Science et philosophie » Paul BOUCHET l’exprime clairement : « l’évolution de l’esprit dans le cosmos » (esprit et non âme) Il semble donc que l’âme est un attribut de l’Esprit. Quant à l’ESPRIT, c’est bien lui l’ÊTRE ESSENTIEL, étincelle divine jaillie du sein de DIEU et en conséquence de la même nature divine. Donc, notre ÊTRE REEL, l’ESPRIT, ne saurait être anéanti, et, ceci, en contradiction apparente avec les termes de la Triade 23 qui laisse, comme la Triade 14, envisager une chute possible en CYTRAUL.
Mais, ceci est aussi en contradiction avec la triade 17 qui dit que DIEU conserve nécessairement ce qu’il a crée (ce qui confirme encore le privilège d’immortalité de ses créatures sur le plan de l’ESRIT) La Triade 14 précise que DIEU lui-même ne peut se soustraire à la nécessité d’être unifié avec chaque état de vie, cette unité de toutes les créatures en DIEU leur confère tout naturellement cette même éternité. Par contre, l’ÂME ou PERSONNALITE ESENTIELLE est vraisemblablement constituée par le corps des sensations, des émotions, des désirs et des répulsions, c’est à dire, le véhicule astral qui, lui, ne bénéficie pas de ce privilège d’éternité.
Lorsque l’ESPRIT se désincarne, il doit abandonner successivement les véhicules qui lui ont permis de s’incarner dans une vie terrestre : corps dense, corps éthérique et corps astral, c’est à dire un processus en 3 étapes d’où l’origine du mot « TREPAS » les 3 pas. L’ESPRIT se livre alors à une rétrospection de la vie achevée afin d’en tirer les leçons de cette expérience sous forme d’une sagesse qui s’insérera en lui sous la forme de germes de conscience en vue de la poursuite de son évolution.Le Druidisme ne comporte pas l’idée de châtiment « post-mortem » mais d’une libre assimilation des leçons des incarnations, une constations des erreurs commises pour en éprouver un sentiment de regret purificateur,et salutaire. Par contre, nos actes de générosité, de foi et d’amour seront pour notre ESPRIT une source de félicité, ce sera, selon la mythologie celtique, la récolte des fruits et des fleurs des « Îles Bienheureuses »
L’ESPRIT ayant ainsi enregistré les leçons de ses incarnations devra rejeter les scories astral dans le CYTRAUL et alors, délivré de ses véhicules, il retrouvera sa pureté initiale et pourra s’identifier avec son propre archétype tel que DIEU l’avait conçu et ressentir une infinie liberté, une joie juvénile, c’est le passage dans « l’île des enfants rieurs » de la mythologie celtique. Il pourra s’y reposer dans cet état de bonheur paradisiaque avant de poursuivre son évolution selon son stade de développement, sous la tutelle bienveillante des maîtres et des entités bienfaisantes. Il faut rappeler que la durée de la vie céleste est beaucoup plus longue que celle d’une incarnation terrestre. L’ESPRIT du musicien y aura accès à de suaves harmonies inconnues sur terre, celui du peintre découvrira des couleurs de lumière les plus pures et les plus éclatantes, l’ESPRIT studieux pourra y apprendre les secrets de l’oeuvre divine et tous ces acquis se retrouveront à l’état de germes latents, de dispositions spirituelles dans les futures incarnations.
Mais, il est possible, dès maintenant, dans cette vie actuelle, d’abréger cette période de rétrospection
future en accomplissant une rétrospection terrestre, constatant nos erreurs et nos fautes et nous efforçant de les corriger ou de les réparer et, si cela s’avère impossible, d’en prendre pleinement conscience et d’en éprouver un très sincère sentiment de regret. Il semble qu’un seul moment de repentir suffirait à attirer sur nous le pardon et la divine miséricorde, mais il ne faut ,pas se contenter d’une contrition excessive ou d’une mortification prônée par d’autres formes de « spiritualité » Le Druidisme est une philosophie positive et dynamique faite de confiance envers le Créateur qui connaît parfaitement la fragilité de ses créatures, nous ne devons pas être accablés par nos erreurs mais les utiliser comme des sources d’expérience et de s’en servir comme levier pour nous élever dans notre évolution.
Lorsque cet examen est achevé et que nous avons pu forgé en nous les forces de conscience qui nous permettront de ne pas les renouveler , nous devons nous en purifier en rejetant mentalement dans le CYTRAUL ces impuretés accumulées de notre corps astral. Comme le soulignait, le regretté Druide Marc Delacroix : « ne traînait pas vôtre sac, débarrassez-vous en » Ainsi, les forces négatives qui étaient le moteur de nos fautes se retrouveront rejetées dans le CYTRAUL, mais, même s’il s’agit d’énergies dévoyées, ce sont quand même des énergies et rien ne saurait être perdu.
C’est ainsi que la triade 81 nous apprend que l’un des moments ou DIEU sort de son immensité, « c’est pour réparer ce qui avait été perdu en lui substituant un meilleur état »
Donc, le divin alchimiste peut transformer jusqu’en CYTRAUL les éléments corrompus pour les mener à la perfection finale.
Druidesse /|\ AVENTIA
Druide /|\ KENGREDOUR
En hommage à la mémoire de Jeanne et André LOGEAT
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