L'Assemblée de Samain
A la Samain, une assemblée se tenait 3 jours avant et 3 jours après la nuit de Samain. Autrement dit, Samain durait 6 ou 7 jours selon que l’on ajoutait ou non le jour de Samain. Cette assemblée avait lieu tous les cinq ans, c'est-à-dire une fois par lustre. Elle correspondait à une période intercalaire destinée à remettre le calendrier en concordance avec les dates solaires. Le calendrier est une invention néolithique. Sa nécessité s’impose avec l’agriculture. Il faut, dit-on, semer les citrouilles à la St-Eutrope (30 avril) pour qu’elles deviennent grosses comme des hottes. Autrement dit, il faut semer le quarantième jour de l’année quand celle-ci commence le 21 mars.
Les premiers calendriers avaient 360 jours (3x120 pour les Hindous, 6x60 pour les Sumériens, 12x30 pour les astrologues) permettant de donner ainsi une valeur symbolique et spirituelle au décompte du temps. Ce calendrier fonctionne très bien quand le premier jour est déterminé tous les ans à partir d’observations astronomiques, à la fin de l’année, l’erreur n’est que de 5 jours. En effet, le jardinier ne plante pas ses citrouilles à la minute près, mais à la lune descendante proche de la St-Eutrope, c'est-à-dire quelques jours après. La rectification du calendrier se faisait notamment à l’aide de cercles de pierres qui étaient encore en place à l’époque. Le décalage du calendrier et du jour solaire se déduisait des observations lumineuses et l’on en concluait la rectification à faire, de cette façon, le calendrier était stable dans le temps.
Dans nos régions tempérées, les saisons sont de longueurs égales, le calendrier a donc été amélioré en ajoutant le jour de la saison, ce qui donne une année de 364 jours, soit 4 saisons de 90 jours + 4 jours de saisons. Nous retrouvons ce type de décompte dans le calendrier des arbres, l’arbre de la saison compte pour 1 seul jour tandis que les autres comptent pour 10 jours. Nous le retrouvons aussi dans le calendrier du livre d’Henoch, avec 4 saisons décomposées en 2 mois de 30 jours suivi d’un mois de 31 jours. Grâce à cette amélioration il devenait possible de faire suivre le Jour de l’An à la St-Sylvestre sans jours intercalaires. Mais le décalage devenait rapidement important au bout d’un nombre restreint d’années. Les Celtes décomptant en lustre, périodes de 5 ans, le décalage variait entre 6 et 7 jours à chaque lustre. Il fallait donc une période intercalaire pour faire repartir le calendrier à la bonne date solaire. La période du mois de novembre se prête bien à ce rattrapage puisque l’activité agricole se réduit à la taille des arbres. Ce temps de fête, donc d’inactivité, n’avait plus trop d’influence sur les récoltes futures.
Plus tard, on cherchera encore à améliorer le calendrier, toujours dans le but de le rendre universel. Ce sera le calendre Julien en 45 avant notre ère et sur le calendrier de Coligny, basé sur la durée du lustre et sur le mois de 2 quinzaines. Pour mémoire, les travaux à la tâche se rémunéraient, il n’y a pas encore si longtemps, à la quinzaine et non au mois ni à la semaine.
La tradition conserve le souvenir de ce temps de fête qui se déroulait tous les 5 ans à Samain.
Encore aujourd’hui, il est dit qu’à Samain, le temps n’existe plus.
Druide /I\ Kevrinel
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