L'évolution dans le cercle d'Abred
Dans le cycle de notre évolution, nous nous situons au niveau du cercle d’Abred, celui, où selon notre tradition, les triades disent que chaque état naît de la mort. Quelqu’un a dit que « sans vie la mort n’existe pas et, sans la mort la vie n’a pas de sens ». L’évolution est ponctuée de moments particuliers, ceux où nous changeons de vie, quand nous passons de la vie matérielle à la vie spirituelle et vice versa. Il nous est habituel de parler de trépas, père de la douleur, c’est à dire au moment de la mort physique. Mais il existe un autre trépas au moment de la naissance.
Le trépas de la mort physique définit les trois étapes que l’âme doit connaître avant d’être de nouveau libre. Il y a l’arrêt de la vie du corps matériel, c’est la mort clinique que la société enregistre. Ensuite, quand la forme du corps disparaît entièrement, le corps éthérique, qui supporte l’esprit et l’âme, se trouve libéré de toute matérialité. Enfin, quand toute l’énergie fluidique du corps éthérique est consommée , l’âme retrouve alors son essence primitive. Après une période d’évolution spirituelle hors de toutes contraintes matérielles, l’âme décidera de revenir confronter, dans une autre expérience matérielle, ses nouvelles connaissances.
Dans un premier temps elle se constitue un corps astral qui choisit un corps matériel qui va se former et dont le destin s’accorde bien avec sa propre évolution, ceci afin de confirmer au cours de cette nouvelle existence la réalité de ses connaissances. Dans notre tradition nous n’admettons pas qu’un humain se réincarne en animal, l’évolution se fait toujours dans le sens du progrès. Pour nous, la finalité du cercle d’Abred est bien de parvenir à celui de Gwenved.
On pourrait rapprocher cette première étape à l’automne, saison où l’on sème les graines qui vont donner la future récolte.
Dans un deuxième temps, l’âme se rapproche de l’esprit pour former le corps éthérique du nouvel être. Elle peut influencer le développement du corps qui se constitue, mais elle ne peut pas le transformer. Son action est indirecte car elle le fait au travers de l’esprit qui gère le processus de création en maintenant la forme et les fonctions vitales. Quand on sème du blé, on ne récolte pas de l’orge. Par contre, elle peut apporter des améliorations. Derrière la matérialité il y a des causes spirituelles, c’est une base de la théorie de l’évolution. Dans la comparaison végétale, nous sommes alors en hiver quand la graine se décompose pour se recomposer dans une toute nouvelle organisation, préparant la meilleure forme pour la plante.
Le troisième temps est le printemps. La forme matérielle apparaît, autonome par rapport à son support et capable de grandir par elle-même. L’âme peut alors prendre toute la mesure de son activité, même si elle doit le faire dans la limite de la forme corporelle. Certains courants philosophiques allaient jusqu’à dire que le corps est la prison de l’âme. Par optimisme je dirais plutôt que le corps est le théâtre où l’âme peut s’exprimer. Il faut donc qu’elle le fasse au mieux qu’elle le peut. Les gens qui sont allés au bout de leurs idées, malgré les écueils qu’ils ont pu connaître, respirent le bonheur car ils se sont réalisés.
Comme disent nos Bardes, nous sommes « au milieu d’une longue vie ». En imaginant la longue chaîne de nos existences, on peut se poser la question de savoir ce qui est le plus déterminant pour la construction de notre évolution : le moment de la conception ou celui de la naissance ? Selon que vous êtes matérialiste ou spiritualiste la réponse va différer. Pour le matérialiste c’est le moment ou la forme apparaît car on peut alors agir consciemment sur le destin. Pour le spiritualiste, c’est le moment où le devenir se met en place, où ce qui est en puissance prend essence. Dans notre comparaison végétale, pour l’un c’est l’équinoxe de printemps, pour l’autre, le solstice d’hiver.
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