Réflexions d'un marcassin
Soleil ! Infime étoile d’une galaxie perdue parmi les galaxies sans nombre dans l’infini d’un univers encore inconnu, tu es la source de toute vie ici-bas par la chaude puissance de ton rayonnement.
Terre ! petite boule de feu recouverte d’une mince pellicule de matière refroidie et habitable, tu danses en tournant frénétiquement autour de Belen dont tu dépends.
Homme ! Tu es la résultante la plus élaborée du monde vivant sur cette terre, parce qu’un jour tu te mis debout, libérant le mouvement de tes bras qui pouvaient ainsi façonner le monde au gré de ton cerveau et de tes besoins. Alors tu décidas que cette terre t’appartenait et peu a peu tu envahis le sol, puis tu conquis la mer et bien plus tard le ciel.
Durant ce temps, des peuples de mieux en mieux organisés envahirent peu à peu cette terre et avec eux des groupes différents et divergents. Alors, se répandit une rumeur qui s’amplifia : « cette terre est nôtre, si d’autres veulent profiter des biens qu’elle nous offre et dont nous savons profiter, armons-nous et que le dieu de la guerre nous soit favorable et nous donne la victoire. Que nos bras se détendent pour assaillir nos frères et nous assurer de notre domination sur eux »
Avec la crainte de perdre, les hommes découvrirent la possession, la jalousie, l’angoisse et la haine. Alors, des groupes d’hommes contraignirent d’autres groupes d’hommes à observer leurs lois et leurs croyances, et les réduisirent en esclavage. La Vérité et la Justice laissèrent la place à la déraison, à l’orgueil, à la pulsion de domination et de puissance.
Les hommes de l’antique civilisation de leurs pères, brisèrent leur front contre le monde des obligations et des interdits des nouveaux conquérants. Leurs mains et leurs jambes se trouvèrent emprisonnées dans les fers implacables d’une culture différente, incompatible avec leurs lois naturelles. Ceux qui étaient restées en harmonie avec leur Terre, rentrèrent en eux-mêmes, s’enfermant dans leur savoir, conservant silencieusement leurs connaissances pendant que leurs nouveaux maîtres occupaient l’espace et y établissaient leur prépondérance, la propriété privée des terres, des objets, et des êtres et jouissaient du plaisir, éphémère, des plus forts.
Les conquérants avaient beau s’installer, occuper l’espace, envahir les terres émergées, les mers et le ciel, se faire adorer par les foules asservies, ils ne pouvaient étouffer toute forme de résistance, empêcher certains êtres de se réunir au cœur des forêts profondes, au pied des pierres sacrées et continuer à vénérer la Nature tel que leurs pères leurs avaient enseignés.
Les nouveaux maîtres distribuaient et vendaient les êtres tout comme les objets, imposaient le pouvoir comme la propriété, la souffrance et le travail, ignorant la majestueuse ordonnance d’un sol qu’ils foulaient dédaigneusement. Ainsi, ils s’éparpillaient sans aucun respect pour l’ordre naturel du monde. Dans leur frénétique soif de pouvoir, ils s’enivraient et s’étourdissaient, pensant même que l’astre solaire ne brillait que pour satisfaire leurs plus obscurs désirs. Toutefois, ils ne tardèrent pas à se rendre compte, qu’aucune puissance terrestre ou cosmique n’était à leur service et qu’eux-mêmes n’en n’étaient les humbles tributaires, soumis à une volonté qui les dépassait totalement.
Et un jour, on vit un vieil homme, de blanc vêtu, suivi d’un groupe de disciples, se lever au-dessous du chêne majestueux et avec sa serpe cueillir une branche de gui, pendant que montait du groupe la clameur joyeuse : « Ô Ghel an Heu »
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