Le Druidisme du début du 3ème millénaire
Faut-il mieux parler du Druidisme ou bien des Druides ? Le danger de placer en premier le Druidisme est de privilégier un formalisme qui n’existait pas et qui peut être à l’origine de contradictions. Les anciens collèges étaient indépendants les uns des autres et, il leur serait difficile de trouver une unité en dehors d’un esprit commun, cet esprit commun qui fut le ciment des Celtes. Le Druidisme est un idéal à vivre, en conséquence, l’action individuelle du Druide a beaucoup d’importance, il faut privilégier l’esprit à la lettre.
Le Druide doit vivre des qualités humaines telles que la tolérance, la bienveillance, l’ouverture et le respect des autres. En effet, il a, par son élévation spirituelle, une haute conception de l’homme, en reconnaissant que tout hommes est respectable. Mais, il n’accepte pas pour autant n’importe quoi car, s’il est ouvert à la liberté des autres, il ne renie pas son honneur. Tout homme a sa dignité et celui qui possède un esprit éclairé se doit de la respecter. Dans cette ouverture vers l’autre, la connaissance et l’amour ont un rôle de première importance en faisant comprendre comment l’autre est fait, quelles sont ses réactions et en se sentant proche de lui.
Le Druide n’est pas seulement ouvert à l’homme, il est aussi ouvert à la nature. Il pratique donc une forme d’écologie. Bien qu’il n’y a aucune norme à ce sujet, il doit connaître une certaine qualité de vie. Respirer à son lever l’air frais du matin est, non seulement un bon exercice d’oxygénation mais aussi un premier contact avec la nature en s’imprégnant de l’énergie cosmique. Le repas composé d’une nourriture légère mais en quantité suffisante peut fournir une satisfaction personnelle tout en apportant la ration alimentaire nécessaire. L’approche, de la nature se révèle très bénéfique car l’on prend conscience de la vie des êtres qui la peuplent, c’est là que commence un partage avec ce qui nous entoure. L’activité physique apporte du dynamisme, le sommeil bien préparé, permet au corps et à l’esprit de se régénérer, c’est un excellent et efficace médicament naturel. En toute chose, il s’agit de trouver son équilibre, aussi, le Druide cherche à se remettre en vie avec logique et cohésion.
Le Druide pratique, de même, une qualité de vie spirituelle. La méditation régulière permet une ouverture métaphysique sur l’univers, elle peut être comparée à la respiration physique. Le repas, en tant que partage de la nourriture, est une forme de prise de contact avec les mondes végétales ou animales, il devient sacré. L’approche de l’arbre en devenant de plus en plus fort, se charge d’amour, elle se transforme en communion avec le cosmos. La Divinité devient manifeste et le Druide va vers elle. Ce n’est pas sans raison que nos anciens vivaient dans les forêts, "Les cathédrales de chênes". Le Druide trace, progressivement son chemin spirituel en suivant le grand livre de la nature.
A ce stade, le Druide prend conscience de l’autre monde, le Gwenved au-dessus de lui et le Sid en dessous. Selon son expérience, ces mondes ont leur mode propre, il cherche donc à les comprendre afin d’entrer en communication. Il se sert de la vision pour les aborder, de la voyance pour les pénétrer et de l’illumination pour entrer en contact avec eux. Par sa médiumnité, le Druide devient le canal des différentes entités qui nous entourent.
Plus simplement, le Druide vit l’harmonie. Au cours de son existence, il a vécu puis intégré les différents rythmes, rythme du corps par le quotidien, rythme du coeur par l’émotion, rythme de l’âme par l’inspiration, rythme de la nature par la contemplation. Son habitude de l’écoute lui apporte un esprit d’ouverture. Cette ouverture l’aide pour être en communication avec les autres, se mettre en communion avec eux. C’est la dimension fraternelle du Druidisme. Le partage devient une pratique de la vie, le bonheur, une règle et la joie, son expression naturelle. Ainsi, après,avoir parcouru son propre chemin, il peut aider les autres à réaliser le leur, remplissant ainsi sa fonction de transmetteur, il accompagne ceux qui le sollicitent, sachant pourtant être l’ombre ou la lumière quand il le faut.
Nous avons tous notre propre degré d’évolution. Certain sont venus au Druidisme après une épreuve, rupture avec un type de religion, douloureux problème personnel, social, familial voire même sentimental, désillusion de la vie ou même cruelle expérience de la mort d’un être aimé, épreuve qui a eu pour effet de remettre en cause les certitudes antérieures et provoquer un besoin de se tourner vers autre chose, vers un autrement qui bouleverse le confort des habitudes. D’autres sont venus plus calmement, par la découverte d’une philosophie qui leur paraissait beaucoup plus intéressante, plus proche de leurs propres recherches, et même, parfois, par l’expérience de rituels sortant de l’ordinaire, quand le Druide devient le sacerdote d’une religion païenne. D’autres, enfin, par un besoin inné de revenir à la tradition antique d’un culte aux forces de la nature. Les causes sont multiples, et les chemins nombreux pour gravir la montagne, mais, pourtant, celle-ci n’a qu’un seul sommet et, nous devons accepter ces différences si nos regards sont dirigés vers ce même sommet.
Notre unité se fera par l’esprit d’amour. Sans cet esprit, nous glisserons lentement vers le rejet des uns envers les autres. Rappelons-nous que la division est le fait de l’homme.
Or, cet amour fraternel nous l’invoquons à chaque fois que nous récitons notre grande prière, notamment quand nous demandons l’amour pour toutes choses vivantes. Nous réussirons l’unité si nous savons vivre dans le respect de la liberté des autres. Cette unité peut prendre corps dans un grand mouvement, une sorte de fédération inter druidique qui fera la synergie de touts ses composants. Il est préférable d’apprendre à réagir ensemble dans le respect des identités et des sensibilités de chacun. Un cheminement commun, en dehors d’une structure rigide, est un premier pas pour se réunir. Il permet de mettre en commun nos apports respectifs dans une œuvre commune, sans se fixer de limites préalables.
Le Druidisme est un cadre qui propose un ensemble d’idées métaphysiques de base. Chacun y participe par son travail personnel, l’esprit achevant le travail collectif. Le progrès est le fruit d’une réforme constante et d’une prise de conscience des problèmes à surmonter.
DRUIDE /|\ KEVRINEL
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