College Druidique des Gaules

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Les îles du Nord

Le savoir traditionnel vient du Nord. Les « Thuata Dé Danann » étaient  dans les îles du Nord du Monde, apprenant la science et la magie, la sagesse et l’art. Il y avait 4 villes, à savoir : Falias et Gorias, Murias et Findias, et il y avait 4 Druides dans ces 4 villes, à savoir : Morfessa et Esras, Semias et Uiscias.

La mythologie grecque fait venir Apollon (à rapprocher de Bélénos ou Abelios) de l’Hyperborée, autrement dit, d’au-delà du Nord. Notons que son char est tiré par des chevaux, allusion possible à un peuple de cavaliers. Cette mythologie s’accorde à lui attribuer une origine septentrionale. Elle relate peut-être l’ancienneté d’un peuplement de l’Europe par le Nord.

Les premiers hommes préhistoriques de l’Europe occupaient le nord de celle-ci, ce sont les hommes de Néandertal, bien adaptés au froid de la période glaciaire. Dans l’histoire de nos terres occidentales, l’homo sapiens (l’homme de Cro-Magnon) a investi l’Europe bien après l’homo néandertalis, quand la période inter-glaciaire est arrivée. Sa base de migration était le moyen-Orient, qu’il avait colonisé en quittant l’Afrique et où il avait perfectionné le système agricole du Néolithique. L’homo sapiens, le dernier venu, est ainsi venu occuper l’Europe par le sud.

Les Celtes vont aussi développer le thème traditionnel du Nord. Leur originalité sera d’y ajouter une navigation. Rappelons que la navigation était un des genres de récit que les Bardes se devaient de connaître. Si le thème des Iles du Nord est mythique, nous le trouvons quand même inscrit dans la géographie sacrée des peuples Celtes. Les Gaulois se perfectionnaient dans l’île de Mona, au nord de la Gaule. Les Bretons (de Grande Bretagne) allaient en Irlande, au nord de l’Angleterre. Les Irlandais naviguaient vers l’Ecosse. Chaque peuple s’était trouvé un centre sacré, au-delà du rivage de la mer, du côté du nord.

Dans la navigation nos trouvons deux éléments : l’eau et l’île.

 

L’île est la partie solide qui émerge des eaux. Il y a certes l’idée de ce qui est immuable, le rocher que les vagues peuvent battre, mais qui reste en place malgré les tempêtes, mais il y a aussi la notion de protection, de pureté. Dans une île les choses ne se polluent pas par le contact extérieur. Ainsi, celui qui va dans une île pour y apprendre, reçoit un enseignement qui a traversé les âges sans se modifier. C’est le but premier de toute tradition, et la tradition orale des Druides imposait d’apprendre les textes par cœur pour les transmettre intégralement a ses successeurs.

Ensuite, il y a l’eau qui nécessite la navigation pour se déplacer sur cet élément. Pour un peuple de cavaliers, cela veut dire abandonner le moyen habituel de déplacement. Quand on sait les multiples services que peuvent rendre les chevaux, c’est se priver d’un moyen de transport très intéressant. Les chevaux ont permis de franchir de très grandes distances par rapport à la marche à pied, avec l’aide d’un réseau de routes devenues nécessaires et que la société devait entretenir. Bref celui qui s’embarque doit quitter les usages de tout le monde pour faire son propre chemin, sans les repères habituels pour le guider.

Quand un Celte voulait apprendre la science et la magie, la sagesse et l’art, il devait dépasser ce qu’il voyait autour de lui, dans la société quotidienne. Il se cherchait un père instructeur (pour reprendre l’expression de Nede dans le dialogue des deux sages), mais il devait aussi apprendre à trouver en lui-même. Nede à compris le chant de la vague sans l’aide d’Eochu, son père instructeur. Il y avait donc un chemin personnel à parcourir seul, sans le secours du maître, en trouvant la voie de son cœur. A ce stade, le disciple ne récite plus l’enseignement du maître, il le partage. A partir de ce moment Eochu chasse Nede car « les deux sciences ne peuvent habiter dans un seul lieu ».

Dans le monde celtique, le thème du Nord, pôle autour duquel tourne le monde, centre originel du monde, s’enrichit d’une dimension dynamique. Ce n’est plus Apollon venant de l’Hyperborée, c’est l’adepte qui vogue vers les îles du Nord du monde. Le dialogue des deux sages nous dit que Nede, fils d’Adnae « s’en alla étudier les sciences en Ecosse, chez Eochu Ecbel » quelque part au nord de l’Irlande, au-delà de la mer.

 

 

Druide /I\ Kevrinel

                                                                                                                                                            

 



13/05/2018
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