(Re)découverte du spirituel
Un jour, l’homme peut, au détour d’une épreuve, connaître une crise profonde. Il se remet en question et ne peut se satisfaire de l’environnement proposé par la société. Certaines périodes de la vie sont favorables à ces crises. Dans le cadre de cet exposé, je me limite à la crise spirituelle, celle qui interroge le fondement de nos croyances et qui peut nous rendre soit philosophes, soit religieux selon nos affinités.
Dans ce genre de crise, l’homme doute de sa vie actuelle. Le questionnement en arrive à juger les valeurs de la société ou à réexaminer la spiritualité d’une religion officielle. Par société, il faut entendre toute structure humaine organisée. La société commence avec la famille ou l’on apprend les bases de la vie communautaire au cours de l’enfance et elle s’agrandit successivement jusqu’à la confédération d’états politiques. Insatisfait, l’homme se prend à imaginer un espace où son esprit se sente en harmonie avec ce qu’il ressent aujourd’hui, un cadre où il se sent libéré. Mais la liberté n’est pas toujours le premier but recherché. De toute façon, ce type de crise nous fait prendre du recul vis-à-vis de la société. Il s’agit d’un premier pas dans la solitude, de façon durable ou non.
Dans un premier réflexe, l’homme idéalise un univers, sans référence avec son environnement. Toutes les idées vont se présenter et parfois même se télescoper. Dans ce climat de recherche et de doute, le hasard de la rencontre va jouer un grand rôle, celui de déclencheur. C’est l’instant de la rencontre avec celui que l’on appellera par la suite le « maître ». Au contact d’autres idées en accord avec son objectif, le monde imaginaire du chercheur se structure. Le disciple se choisit celui ou celle qui lui permettra de progresser dans sa recherche. A ce point le rêve commence à prendre matérialité, un ordre se confirme et une vérité se dégage. Nous entrons dans le schéma de la démarche initiatique.
Ainsi, la crise spirituelle permet d’accroître sa personnalité par l’apport de nouvelles idées. Au début du cheminement cela se fait dans un accord total avec le maître. Mais au fil du temps, l’homme fait l’expérience de sa propre vérité. Du coup, cette vérité vécue personnellement l’isole encore plus puisque le groupe ne peut pas partager le vécu individuel de chacun. De ce fait le groupe ne peut plus répondre à ses aspirations. En poursuivant cette voie, on découvre progressivement la solitude de son cheminement. La seule solution pour continuer son propre chemin, c’est l’autodiscipline, tout en restant dans la société où il continue de vivre. L’homme reste malgré tout un être social, en effet, il acquiert sa maturité par le groupe et dans le groupe où il grandit.
Conflit avec le maître ou solitude ? Mais que nous apprend le maître ?
Tout simplement à prendre notre dimension car c’est là le gisement de notre liberté, ce besoin de liberté qui nous a mené jusqu’à ce point en passant parla remise en cause de l’ordre établi. Le plein exercice de sa liberté n’a plus besoin du rappel à l’ordre de la communauté à laquelle nous adhérons. Pour l’exemple, l’ermite est un moine comme ses autres frères de religion, mais il vit dans la solitude et l’autodiscipline, la règle que ses autres frères vivent dans l’ordre de la communauté. Si donc, nous envisageons une libération dans le chemin spirituel, la clochette du préfet de discipline doit être rangée dans le magasin des accessoires. L’autodiscipline doit devenir le régulateur de notre activité et toute intervention extérieure est ressentie comme incongrue.
Druide /I\ Kevrinel
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